"50% des jeunes occuperaient des
emplois informels avec peu voire aucune protection ni sécurité de l'emploi,
tandis que beaucoup d'autres travaillent avec des contrats temporaires",
selon le rapport que vient de publier l'Organisation de Coopération et de Développement
économiques (OCDE).
Il ressort du rapport intitulé "Investir
dans la jeunesse en Tunisie: renforcer l'employabilité des jeunes pendant la
transition vers une économie verte" que "la situation de
l'emploi des jeunes dans le pays est une véritable tragédie sociale à laquelle
il est urgent de s'attaquer
Un jeune chômeur sur trois est sans emploi
depuis plus d'un an
De fait, les jeunes tunisiens sont confrontés
à la fois à des taux élevés d'inactivité (64,9%) et à des niveaux de chômage
élevés (37,6 %). Sont particulièrement exposés au risque de
chômage, les jeunes femmes (41,8%), les jeunes diplômés (62,3%) et les jeunes
des régions plus pauvres du Centre-Ouest et du Sud. Le chômage de longue durée est élevé
également, et touche plus d'un jeune chômeur sur trois.
L'OCDE estime que l'insertion professionnelle
constitue un grave problème en Tunisie, beaucoup de jeunes (en particulier les
femmes et les jeunes des régions moins favorisées) n'entreront jamais dans la
vie active.
Outre le fait qu'ils ccupent souvent des
emplois informels et/ou temporaires, les jeunes sont mal payés et ont de
longues journées de travail.
L'une de grandes priorités du gouvernement,
d'après l'OCDE, est de mettre la Tunisie sur le chemin de la reprise
économique, en se fondant sur un modèle de croissance nouveau, plus durable et
inclusif, qui permettra de générer des possibilités d'emplois productifs et de
s'attaquer de front aux disparités régionales et aux autres inégalités.
Eliminer les obstacles structurels à l'emploi
L'OCDE préconise des mesures destinées à
éliminer les obstacles structurels présents sur le marché du travail, qui
sapent la volonté et la capacité des entreprises d'embaucher des jeunes.
Les systèmes de protection sociale devront
aussi être consolidés, pour préserver les jeunes de la pauvreté et leur
permettrent également, de chercher de nouveaux emplois productifs. Ils peuvent
être encore renforcées par des services publics de l'emploi performants.
Même si la Tunisie dispose d'un système
d'assurance sociale complet, une forte proportion de jeunes n'y contribuent pas
en raison du chômage élevé et du grand nombre d'emplois informels et donc ne
peuvent pas bénéficier de cette protection
Créer des emplois dans l'économie verte
Pour l'OCDE, un système d'enseignement et de
formation professionnels efficace peut aussi jouer un rôle déterminant pour
faciliter le passage à la vie active
Dans le contexte de la transition à une
économie verte, un tel système peut, s'il fonctionne bien, aider les jeunes à
acquérir les qualifications nécessaires pour saisir les opportunités dans des
secteurs où l'emploi se développe rapidement, comme les technologies propres,
l'énergie, le tourisme, l'agriculture et les déchets et le recyclage.
De même, de véritables structures de soutien à
l'entrepreneuriat peuvent aider les jeunes à tirer le meilleur parti possible
des nouvelles perspectives que la croissance verte ne manquera pas d'offrir.
Dans ce rapport, l'OCDE recommande de rendre
plus attrayante l'embauche des jeunes, d'utiliser de façon plus mesurée les
subventions salariales pour encourager l'embauche et mieux cibler ces
subventions pour les défavorisés, les peu qualifiés et les chômeurs de longue
durée et de fixer pour les jeunes travailleurs des salaires qui reflètent plus
étroitement leur productivité.
Il s'agit en outre, de réduire les écarts des
rémunérations et des prestations entre les secteurs public et privé et résister
à la tentation d'utiliser la création d'emplois dans le secteur public pour
assurer la paix sociale et de réduire les différences de protection de l'emploi
entre les contrats permanents et les contrats temporaires.
Mettre en place un système d'indemnisation du
chômage
L'OCDE propose aussi, de mettre en place un
système d'indemnisation du chômage, d'étendre et mieux cibler les programmes de
transferts monétaires non conditionnels (Programme national d'aide aux familles
nécessiteuses), afin d'offrir en dernier recours un filet de sécurité de base,
de relancer les programmes de travaux publics et d'élaborer une stratégie
polyvalente pour faire face à l'informalité.
Il convient également de renforcer la capacité
des services publics de l'emploi en collaborant plus étroitement avec le
secteur non gouvernemental et les agences privées de l'emploi ainsi que
d'améliorer les politiques sociales de façon à aider les jeunes familles à
concilier plus efficacement responsabilités familiales et professionnelles.
Le développement de l'efficacité de
l'enseignement et de la formation professionnelle est aussi recommandé pour
faciliter la transition école-travail. L'OCDE suggère, a ce propos, la facilitation
des transferts entre filières générales et filières professionnelles, en
améliorant la qualité des options au niveau du deuxième cycle du secondaire.
Il s'agit, enfin, de resserrer davantage les
liens entre les systèmes d'enseignement et de formation professionnelle et les
partenaires sociaux pour que les diverses prestations fournies répondent
davantage à la demande des jeunes demandeurs d'emploi. (TAP 10 Mars 2015)
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