Une étude fait le lien entre la révolution du 'Printemps
arabe' et la paupérisation des Tunisiens - Le nombre de pauvres a augmenté de
30% ces quatre dernières années en Tunisie où la crise économique a touché la
classe moyenne, faisant apparaître 'le phénomène de nouveaux pauvres', a
indiqué une étude faite récemment par le Centre des études économiques et
sociales en collaboration avec l'Université de Tunis.
L'étude, qui a concerné 5.300 ménages choisis dans les
différentes régions tunisiennes, a précisé que: 'les nouveaux pauvres'
représentent 30% de l'effectif global des pauvres en Tunisie, estimés à environ
deux millions de personnes sur les dix millions de Tunisiens.
Par ailleurs, des informations fournies par
l'organisation de défense des consommateurs, informent que le pouvoir d'achat
des Tunisiens s'est dégradé de 40% durant ces quatre dernières années à cause
de la hausse vertigineuse des prix des denrées de consommation essentielle.
Au total, 93% des personnes interrogées par l'étude ont
indiqué que leurs conditions de vie économique et sociale avant la révolution
de 2011, survenue dans le cadre du 'Printemps arabe', était beaucoup meilleures
qu'actuellement.
La Tunisie est entrée, depuis le déclenchement du
'Printemps arabe' en 2011, dans une crise économique et sociale aiguë qui a
failli plonger, plusieurs fois, le pays dans la faillite n'eussent été les
prêts accordés par l'étranger mais qui ont, de leur côté, exacerbé la
dépendance de la Tunisie vis-à-vis des cercles politico-financiers
internationaux.
L'expert du Développement social, Abdelmadjid Badoui,
estime que le rôle de l'Etat, protecteur naturel des faibles catégories est
absent, laissant les classes populaires sous le diktat des marchés économiques
sauvages où évoluent des bandes plus proches de la Mafia que de commerçants.
Allant dans le même sens, une étude universitaire
préparée par la faculté des Sciences économiques a indiqué que seuls 10% de
Tunisiens détiennent 80% des ressources du pays, une situation très inquiétante
et qui confirme que les différences s'agrandissent entre les classes du peuple
de façon inédite dans l'histoire de la Tunisie.
C'est pourquoi, expliquent plusieurs experts, de nombreux
électeurs se sont abstenus lors des dernières élections, car sachant que le
citoyen est devenu un simple numéro de jeu dans les programmes des partis et
forces dominantes économiquement dans le pays. (Pana 09/02/2015)
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