Treize personnes ont été arrêtées en Tunisie,
soupçonnées d'être impliquées dans une attaque qui a coûté la vie à quatre
gendarmes tunisiens le 17 février. Le ministère de l'Intérieur, qui a annoncé
ces arrestations, assure que ce groupe jihadiste préparait d'autres attaques.
Les forces de l'ordre ont «arrêté 13 personnes
de la cellule dont cinq femmes et des gens en relations avec les dirigeants de
la Phalange Okba Ibn Nafaâ», indiquait le ministère jeudi soir.
Liée au réseau Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn
Nafaâ est considérée comme le principal groupe jihadiste de Tunisie. Elle est
active dans la région du mont Chaambi, à la frontière avec l'Algérie, où les
forces tunisiennes pourchassent ses membres depuis plus de deux ans et
plusieurs attaques sanglantes contre l'armée.
Les treize personnes ont été arrêtées «dans le
cadre des efforts pour mettre au jour la cellule terroriste impliquée dans
l'opération terroriste du 17 février qui a coûté la vie à quatre héros de la
garde nationale», ajoute le ministère. La police n'a cependant pas indiqué le
rôle qu'auraient joué ces suspects, qui devraient être présentés à la justice
en vue d'une inculpation. Les policiers ont par ailleurs découvert un refuge
utilisé par ce groupe au mont Chaambi. Ils y ont trouvé du matériel informatique
ainsi que de l'ammonitrate, un engrais pouvant servir à la fabrication
d'explosifs.
600 présumés jihadistes
en attente de jugement
Les forces tunisiennes ont multiplié ces
derniers mois les arrestations de suspects qualifiés de «terroristes», affirmant
avoir empêché plusieurs attentats sans donner de détails sur ces projets. En
octobre 2014, le ministère de la Justice avait indiqué qu'environ 600 personnes
accusées d'appartenir à des groupes jihadistes attendaient d'être jugées. Aucun
procès n'a cependant eu lieu jusqu'à présent.
Depuis la révolution de janvier 2011, la
Tunisie a vu émerger une mouvance jihadiste armée liée à Al-Qaïda et
responsable de la mort d'une soixantaine de policiers et militaires, selon les
autorités. De 2.000 à 3.000 Tunisiens combattraient par ailleurs dans les rangs
des jihadistes à l'étranger, en Syrie, en Irak et en Libye. Cinq cents autres
jihadistes tunisiens sont pour leur part rentrés au pays, selon la police, et
sont considérés comme l'une des plus grandes menaces sécuritaires pour le pays.
(AFP - 27 Févr. 2015)
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