Le ministère tunisien de l'Intérieur a affirmé mercredi à l'AFP que six
pirates informatiques arrêtés la veille par une unité spécialisée dans les
"crimes terroristes" étaient "porteurs de la pensée
jihadiste".
Les six hommes accusés de soutien à des extrémistes religieux sont
"porteurs de la pensée jihadiste", a déclaré le porte-parole
du ministère, Mohamed Ali Aroui.
Le président du Parti pirate tunisien, Slaheddine Kchouk, a dit à l'AFP
que les six hommes faisaient partie du groupe de pirates "Fallaga".
"Je les connais", a-t-il affirmé, assurant qu'ils n'avaient
"pas de lien avec le terrorisme".
M. Aroui a refusé de dire si les six personnes arrêtées étaient bien des
membres des "Fallaga".
Le groupe tunisien "Fallaga team" a notamment piraté en
janvier, après l'attentat contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, le site
du conseil du département du Lot (sud-ouest de la France) pendant trois heures,
au cours desquelles la page renvoyait les utilisateurs vers une adresse
diffusant un discours intégriste.
Le ministère de l'Intérieur avait indiqué mardi soir dans un communiqué
que leur arrestation s'inscrivait dans le cadre des opérations visant "les
éléments takfiris (extrémistes) actifs sur le net".
"L'unité nationale d'investigation des crimes terroristes (...)
a pu faire tomber les éléments les plus dangereux administrant une page
Facebook connue et spécialisée dans le piratage des sites gouvernementaux et
d'institutions sensibles, au niveau national ou international",
avait-il dit.
Ils sont accusés d'avoir mené "des attaques contre un certain
nombre de sites du gouvernement tunisien le jour de l'an 2015 et avant cela des
sites étrangers".
Le fondateur d'un second Parti pirate tunisien et ancien secrétaire à la
Jeunesse après la révolution de 2011, Slim Amamou, a estimé que les accuser de
terrorisme était "très grave".
"On ne peut pas les mettre dans la même case que les terroristes
qui tuent sur le mont Chaambi (maquis jihadiste à la frontière algérienne,
ndlr). S'ils ont piraté des sites, ils doivent être jugés pour leurs actes, pas
pour terrorisme", a-t-il dit à l'AFP, tout en tenant à préciser qu'il
"ne connaissait pas leurs motivations et n'adhérait pas à leur cause".
(AFP le 11 février 2015)
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